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23 octobre 2014

Prenez garde...à la vieille garde !

 

Et voilà…

 

Ce que nous avions annoncé à plusieurs reprises dans ces pages vient de se concrétiser.

La création d’un groupe autour de Jean-Jacques Karman.  La gauche communiste. Drôle d’appellation ! Existerait-il un centre communiste, voire une droite communiste ou encore des communistes qui ne seraient pas de gauche?

Ce serait donc la gauche de la gauche, pas encore entièrement à gauche apparemment puisqu’ils n’ont pas choisi de s’affilier au groupe du Parti de gauche. Ou bien sont-ils encore plus à gauche que ce parti de gauche ?

 

Se feraient-ils appeler les « frondeurs du parti communiste », si le terme n’était pas déjà pris ? « Gauchiste » aussi d’ailleurs.

 

Mais finalement, rien de vraiment nouveau dans ce changement. Jean-Jacques Karman a toujours montré sa différence. Que ce soit en 1995 en se présentant au premier tour contre la liste plurielle de Jack Ralite, ou encore en 2001 en se maintenant au deuxième tour toujours contre la liste de gauche de Jack Ralite et en siégeant dans l’opposition jusqu’en 2004 où, après la démission de Jack Ralite laissant la place à Pascal Beaudet, il fut, avec ses affidés, réintégré dans la majorité.

 

Rappelons qu’en 2012, l’une des raisons pour le PS, les Verts et les Radicaux de ne pas faire liste commune avec le PC fut la non-compatibilité avec Jean-Jacques Karman. Non avec l’homme mais avec ses idées et propositions au sujet de la politique à suivre et de l’avenir de la ville.

 

Maintenant c’est au tour de la majorité, tendance Beaudet, de ne pas être compatible avec Jean-Jacques Karman et les personnes regroupées autour de lui.

Voilà maintenant six personnes qui, dans certains votes, s’opposeront certainement à la nouvelle majorité. Nous sommes en droit de nous interroger. La majorité est-elle toujours majoritaire ? C’est un raisonnement purement arithmétique. 35 élus moins 6 égal 29. Soit  une marge de quatre élus. Sachant que certains au Front de Gauche et aussi parmi le groupe Ensemble et Citoyen n’approuvent pas toujours les positions officielles.

 

C’est aussi très surprenant après six mois seulement à la direction de la ville. Que se passera-t-il dans les cinq années et demie qui restent.

 

Voyons maintenant les principaux arguments. Sans surprise : le diktat de la mise à la porte des élus au CA de l’OPH ayant voté contre Hassen Allouache, la démission de Marc Ruer n’ayant pas les moyens de fonctionner. Plus surprenant, le reproche d’un manque de vision politique et l’interrogation sur la direction prise par la ville. Cette liste n’a-t-elle pas été élue sur un programme adopté par toutes les composantes ?

 

L’objectif du nouveau groupe, il le dit lui-même, n’est pas de gérer la ville mais d’impulser des luttes pour obtenir ce dont la ville a besoin. Curieuse façon de voir le rôle des élus locaux. Nous avions déjà souligné que le retour à l’usage des  interpellations, voire des incantations, en direction de l’état ne représentaient pas une politique. Il semble pour certains que celles-ci, pourtant largement annoncées, sont manifestement insuffisantes.

 

Nous attendons avec impatience les propositions de ce groupe en ce qui concerne le personnel communal, le logement, l'aménagement de la ville, les finances, la relation avec les habitants ou la sécurité, comme il est dit dans leur déclaration mais en contradiction aussi avec le fait de ne pas vouloir gérer la ville. Toutes ces questions n’ont-elles pas été discutées avant les élections ? Les changements qu’ils jugent nécessaires pourraient-ils être financés ? Et de quelle façon ?

 

D’après cette déclaration, la municipalité ne mettrait pas en œuvre son programme. IL est vrai qu’ici, nous avons souvent signalé le manque de lisibilité et de clarté dans les objectifs de la majorité municipale  et même une interrogation justifiée sur le travail déjà accompli.

Il est aussi très clairement fait état de la réforme territoriale et de la demande d’une opposition totale à cette réforme. Sujet au combien difficile et clivant.

 

Malgré toutes ces oppositions, rassurons-nous, le groupe de la « Gauche Communiste » reste « un pilier », comme il est dit, « de la majorité municipale ».

 

Un pilier sur lequel on n’est pas sûr de pouvoir s’appuyer, cela fait une construction très fragile.

 

(A suivre…)

 

 Pour bien comprendre et pour ceux qui ne l’auraient pas lu, vous trouverez ci-dessous le texte de la déclaration du nouveau groupe au sein de la majorité municipale.

 

 

 

DECLARATIONCREATION DU GROUPE« GAUCHE COMMUNISTE ET APPARENTES »

AU SEIN DE LA MAJORITE MUNICIPALE A AUBERVILLIERS

 

Jean Jacques KARMAN, Danielle MARINO, Marc RUER, Fathi TLILI, Leila TLILI et Antoine WOHLGROTH viennent d'officialiser la création du groupe « Gauche communiste et apparentés » au sein de la majorité municipale à Aubervilliers.

Le 30 mars dernier, au 2e tour de l'élection municipale, les électeurs ont mis en tête la liste dirigée par Pascal BEAUDET. Le maire, élu par le conseil municipal du 5 avril, a installé son équipe. Les élus de notre sensibilité se sont vu confier des délégations importantes.

Le manque d'échange politique a conduit à l'épisode du vote du conseil d'administration de l'OPH d'Aubervilliers, et à la démission de notre camarade Marc RUER, qui refuse de continuer à assumer sa délégation de maire-adjoint à l'habitat sans en avoir ni les moyens politiques ni les moyens matériels.

Après six mois à la direction de la ville, nous constatons un manque de vision politique qui nous interroge sur la direction prise par la majorité municipale.

Nous ne sommes pas élus pour gérer ou pour aménager la crise. Nous voulons être des élus réellement communistes, en dynamique avec la population, pour impulser des luttes et obtenir ce dont Aubervilliers a besoin.

Sur des dossiers aussi importants que le personnel communal, le logement, l'aménagement de la ville, les finances, la relation avec les habitants ou la sécurité, nous voulons agir au sein de la nouvelle municipalité pour qu'elle fasse plus et mieux.

Nous sommes à la veille d'un « big bang institutionnel ». La métropole du Grand paris, telle qu'elle se préfigure, devrait assécher les pouvoirs des maires et donc le rôle de rempart des communes face à la crise. Nous ne pouvons nous y résoudre.

C'est pourquoi nous avons décidé de créer un groupe « Gauche communiste et apparentés » qui rassemblera, au-delà des élus de notre sensibilité, ceux qui veulent que la majorité municipale respecte les engagements qu'elle a pris durant la campagne électorale, qu'elle s'oppose à la politique d'austérité mise en œuvre par le gouvernement socialiste et qu'elle prenne clairement position contre la réforme territoriale.

Nous reprenons notre liberté de parole tout en restant un des piliers de la majorité municipale, pour faire mieux à gauche à Aubervilliers.

 

Aubervilliers, le 20 octobre 2014

 



 

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