Nous sommes (presque) tous Charlie.

Nous sommes tous Charlie, y compris sur la couverture de notre magazine.

C’est ce qui ressort de la lecture des tribunes politiques parues dans Aubermensuel du mois de février.

Nous aurions attendu de nos élus qu’il y ait unanimité sur ce sujet, oh combien douloureux. Mais non.

 Saluons donc les six groupes sur huit qui ont, dans une belle unanimité qui rappelle les manifestations monstres du 11 janvier, consacré leurs quelques lignes à aborder, de façon différente il est vrai, les évènements tragiques des 7 et 9 janvier.

Saluons donc le groupe communiste et apparentés, qui sous la plume de Soizig Nedelec, aborde toutes les facettes de ce sujet. La dénonciation de ces crimes odieux, la pensée pour les familles, la défense de la liberté d’expression et le refus de l’amalgame.

Saluons la tribune du groupe ensemble et citoyen faisant référence à l’indispensable « Vivre ensemble », dans sa première partie. Malheureusement, la deuxième partie de cette tribune reprend encore jusqu’à plus soif la dénonciation de l’état quant à ses dotations (voir les messages précédents sur le budget). Non qu’il ne soit pas possible d’aborder ce problème mais rappelons que les tribunes du mois de janvier en parlaient déjà.  Dommage. Voilà une occasion à moitié ratée de « se vivre ensemble ».

Saluons la tribune de la gauche communiste et apparentée, signée d’Antoine Wohlgroth, qui s’interroge sur le fond du problème. Rappelant la nécessité de la solidarité, il appelle de ses vœux la venue d’une société plus égalitaire à laquelle nous ne pouvons que souscrire.

Saluons la tribune du groupe socialiste et républicain. Remarquée pour l’absence de photo remplacée par ce qui ressemble à un faire-part de deuil.  Dans ce texte l’accent est mis sur le journal Charlie Hebdo et la nécessité d’avoir le droit de rire de tout. En n’oubliant pas de montrer leur compassion pour les victimes et leurs familles. Au passage une page de pub pour une exposition d’anciennes couvertures de Charlie. L’occasion pour ceux qui les dénoncent sans les connaître de se faire une opinion de « l’esprit Charlie ».

Saluons enfin la tribune du groupe Engagés pour Aubervilliers écrit par la jeune conseillère Presylia Alves. Un rappel nécessaire à faire vivre les valeurs de notre république et à penser ce qui rassemble plus que ce qui nous différencie. Construire un en-commun, selon la belle formule de Jack Ralite, reprise ici.

Nous sommes tous Charlie. Sauf deux groupes.

Reste deux tribunes qui ni l’une ni l’autre ne reviennent sur ces tragédies des 7 et 9 janvier.

Celle du Front de Gauche de Fethi Chouder. Devinez de quoi peut-il bien parler ? Mais évidemment de la Palestine, unique objet de son attachement.  Il est vrai qu’il est maire-adjoint aux relations internationales et que nous sommes jumelés avec Beit-Jala, ville de Palestine. Mais les victimes des  drames survenus début janvier méritaient mieux qu’une leçon de vocabulaire sur la différence entre terroriste et résistant qui n’est après tout qu’une question de temps et d’analyse historique. Qu’un cours de religion sur deux des dix commandements qui n’ont pas été souvent respectés y compris dans notre histoire  et que des sempiternelles attaques contre le gouvernement israélien qui a peu de chances d’être abonné à Aubermensuel.

Ces victimes de toutes origines furent aussi oubliées par la tribune de l’Ump-Modem. Pas un mot… Mais une dénonciation aussi bien des municipalités précédentes que du conseil général. Coupable de tous les maux. Une petite erreur à signaler pour le rédacteur de cette tribune. Les emprunts toxiques du département n’ont pas été signés sous la gouvernance des socialistes mais par les communistes avant 2008 comme pour notre municipalité pour l’emprunt indexé sur la parité franc suisse / euro dont nous avons déjà parlé ici qui fut souscrit quand Jean-Jacques Karman était adjoint aux finances.

Ce qui aurait eu de l’allure, c’est qu’en lieu et place de ces tribunes, un texte commun signé par toutes les formations politiques de notre municipalité soit publié à côté, pourquoi pas, de la reproduction de la couverture du numéro « historique » de Charlie Hebdo.

Tout est pardonné !

(A suivre...)