Les dernières mais non les moindres...
La délibération sur le voyage de Fethi Chouder en Chine fut l’objet d’une petite fatigue du maire. Beaucoup de conseillers s’interrogeaient sur l’intérêt qu’il pouvait bien y avoir à se « pacser » avec une ville de 1 millions d’habitants. Les explications du maire-adjoint assez alambiquées ne semblant pas satisfaire l’auditoire. Jean-Yves Vannier expliqua que les contacts qui avaient été pris auparavant avaient du sens car il s’agissait alors de se rendre à Yiwu, ville essentiellement commerçante, pour comprendre comment les chinois procédaient pour « verticaliser » ces grossistes. Modèle qui fut donc repris pour le Fashion Center. Il précisa, suite à une intervention de Pascal Beaudet disant qu’ils n’avaient pas attendu pour organiser les commerces chinois comme le prouvait le projet CIFA 3. Il ne faut pas mélanger organiser en horizontal et « verticaliser » en hauteur. (Evidemment, l‘impact sur le foncier n’est pas le même)
Cette affirmation énerva notre maire qui se dit « fatigué » d’entendre toujours la même chose sur ce que la majorité précédente avait accompli et ajoutant cette réflexion, fruit sans doute d’une longue analyse politique : « A vous entendre, vous avez tout fait, il n’y avait rien avant ! On se demande pourquoi vous avez perdu ! »
Cela peut paraître anodin mais en dit beaucoup sur la place que le maire donne à l’opposition. Combien de fois l’a-t-on entendu dire qu’il n’y avait pas lieu de débattre, que le débat avait déjà eu lieu, qu’il fallait ne pas multiplier les interventions et passer à la question suivante. Son principal objectif semble de finir le plus vite possible. Mais où débattre si ce n’est dans cette instance. Quel autre lieu de parole pour les élus de l’opposition ? Qu’est-ce qu’une démocratie sans contradicteurs ?
Jean-Jacques Karman tint à préciser que le projet Fashion Center existait avant 2008. Il devrait demander aux frères Bensoussan qu’il connait bien.
La suivante fut également intéressante.
Il s’agissait pourtant d’une délibération qui aurait pu apparaître tout à fait consensuelle. Le report de l'agenda de la mise aux normes de l’accessibilité aux personnes handicapées. Report prévu par la loi puisque la plupart des communes, pour ne pas dire toutes, sont dans l’impossibilité de faire réaliser tous les travaux qui nécessitent un gros budget. Plus de dix millions d'€ pour Aubervilliers est-il estimé. Ce qui semble d'ailleurs un peu faible au regard de tous les batiments publics: écoles, théâtre, cinéma, centres de loisirs et autres équipements publics concernés.
Alors pourquoi dans le contenu de la délibération reprendre un exposé sur les difficultés de la ville dues en partie est-il écrit aux nouvelles constructions initiées par le mandat précédent. Venant ainsi à l’encontre de ce qui était écrit dans le document du compte administratif qui expliquait par la hausse de la démographie les problèmes rencontrés.
Pourquoi donc reprendre tous ces arguments dont beaucoup sont entachés de mauvaise foi et d’autres des contre-vérités.
Ce fut Evelyne Yonnet qui ouvrit le débat en s’étonnant d’un texte aussi long et inapproprié à cette délibération qui demandait simplement ce que prévoyait la loi.
Il faut en passer par le Conseil Municipal qui doit avancer des arguments, lui répondit Pascal Beaudet. Affirmation étonnante : fournir des arguments pour appliquer un texte décidé par l’état ?
Jean-Yves Vannier intervint pour rétablir quelques vérités, déjà dites d’ailleurs dans cette enceinte. Il est exagéré de parler de 3000 logements sans préciser qu’il y a aussi 1 000 logements étudiants ne nécessitant pas de places en crèche ou à l’école, que les permis de construire ayant une validité de deux ans seulement, il était tout à fait possible dès 2014 d’arrêter les projets prévus pour 2016 – 2020. De plus il précisa que contrairement à ce qui était écrit dans la note, ce n’est pas un groupe scolaire qui fut construit entre 2008 et 2014 mais Doisneau/ Casarès et Amrouche/Delbo.
Il annonça ensuite sa décision de ne pas voter cette délibération car pour lui il n’était pas normal de reporter cet agenda des travaux indispensables. Il fut sans doute mal compris par Laurence Grare qui déclara que c’était scandaleux de ne pas voter cette délibération, pensant qu'il était contre la mise aux normes.
L’avant dernière délibération demandait l’avis du conseil sur les travaux concernant les deux futures stations. Difficile de répondre, dit Jean-Yves Vannier sans résultat de l’étude d’impact. L’opposition de gauche s’abstint pour cette raison.
Dernière délibération pour Claudine Pejoux : l’utilisation des maisons des écluses pour du logement transitoire. Adopté. Evelyne Yonnet s’enquit des personnes préalablement logées dans ces maisons mais n’ayant pas de papiers et donc difficiles à reloger. C’est un problème réglé lui répondit la conseillère municipale.
Pour ce conseil, chargé, de fin juin, c’est fini.
Mais un autre se pointe à l’horizon, celui du 9 juillet. Ce sera donc…
(A suivre...)