La Grande Mosquée d'Aubervilliers (Suite 2)
La Grande Mosquée d'Aubervilliers (Suite 2)
Ce qui bloque, c’est donc la possibilité ou non d’installer des bâtiments modulaires de type « algeco» sur ce terrain. D’autant plus qu’il semblerait que Pascal Beaudet ait donné son autorisation écrite quand il était encore maire et que ces bâtiments aient déjà été achetés.
Pour Meriem Derkaoui, il faut prendre très au sérieux cette délibération. Toutes les villes sont passées par là. L’engagement est pris sur le terrain. C’est une zone avec des travaux pour des années, il y a un problème de sécurité pour la circulation des personnes dans ce secteur. Donc, pour madame la maire, il n’est pas question d’installer des bâtiments provisoires qui pourraient mettre en danger les personnes circulant dans le secteur.
Cet argument ne tient pas, il y a de multiples chantiers dans la ville actuellement, que ce soit pour des logements ou pour le métro, et pourtant les habitants, petits et grands, circulent tout de même et ne se promènent pas dans les chantiers en cours !
Et donc, nous trouvons la phrase suivante dans les deux baux.
« Dans le paragraphe Conditions de jouissance des baux emphytéotiques, il est précisé : La présente promesse ne vaut pas par elle-même autorisation de bâtir, ni structure, ni construction, soumise ou non à la déclaration de travaux ou permis de construire. »
Pour comparaison, Meriem Derkaoui informe le conseil sur le prix du terrain pour le collège 4.5 M€ qui est d’une taille légèrement supérieure à celui prévu dans les deux baux.
Pour la pollution, la ville s’engage à participer mais sans fixer réellement de somme. « Si les coûts de dépollution du terrain évalués par un prestataire agrée par les deux parties au présent acte, s’avèrent supérieurs à cent mille euros hors taxe, le preneur et le bailleur conviennent de se rapprocher sans délais afin d’évoquer les conditions techniques et financières de réalisation des travaux. »
On ne peut être plus flou ! Rien n’est dit si le coût est inférieur à 100 000€ et rien non plus si le coût est supérieur…
Il est regrettable que la question de la dépollution des terrains ainsi que l’acquisition d’une parcelle, qui ont entraîné la remise en cause de la promesse du 9 juillet 2015, n’aient pas encore été résolues.
Maintenant, le résultat du vote.
A l’unanimité comme il est dit dans le texte figurant sur le site de la ville : Après avoir approuvé le 12 juillet 2012 le principe de localisation de la mosquée dans le futur quartier de Port-Chemin Vert, le conseil municipal du 24 mars a adopté à l’unanimité la délibération sur la promesse de bail emphytéotique permettant la construction de la mosquée à Aubervilliers.
C’est exact, mais à la petite différence que onze élus se sont abstenus dont neuf d’entre eux sont issus de la majorité municipale.
6 élus présents : Kilani Kamala-Leila Tlili-Sofienne Karoumi-Fethi Chouder-Nordine Kadouri-Guillaume Sanon et trois représentés : Marie Kouame-Rabah Hana- Signate Rouguy
Pas un mot dans cette information sur les problèmes rencontrés lors de ce vote que nous avons développés ici. Juste une allusion qui n’informera en rien nos concitoyens sur les tenants et aboutissants de cette affaire.
« Les élu-e-s en sont les principaux garant-e-s. Je déplore que quelques-unes et quelques-uns aient fait le choix de se détourner de cette ligne en favorisant des intérêts particuliers au détriment de l’intérêt général »
Il est regrettable que l’absence de concertation à l’intérieur de la majorité et avec les deux associations concernées ait abouti à ce blocage.
Meriem Derkaoui a donc sciemment et en toute connaissance de cause, choisi le passage en force. C’est maintenant un bras de fer entre madame la Maire et les associations qui portent ce projet.
Signera, signera pas, pour les associations ?
Respect des promesses de son prédécesseur ou non pour notre nouvelle Maire ?
L’avenir nous le dira mais cette lamentable affaire, amenant certains élus de la République à se positionner contre leur maire, pose de réels problèmes et laissera certainement des traces indélébiles dans notre ville. Nous sommes loin du climat consensuel qui avait prévalu lors de son élection, il y a deux mois.
D’autant plus qu’une autre partie de sa majorité, la gauche de Jean-Jacques Karman n’avait pas pris part au vote lors du vote du budget primitif. Deux fois dans la même soirée, cela fait désordre !
Ce sera donc…
(A suivre...)