Premier round !
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Premier round :
Un maire adjoint et trois conseillers de la majorité ont rejoint un nouveau mouvement qui attaque la politique municipale
Un vent de fronde s’est levé samedi, à Aubervilliers à l’occasion du lancement d’un nouveau mouvement politique : « Alternative citoyenne ». Il a la particularité d’avoir, dans ses rangs un maire adjoint et trois élus municipaux de la majorité. De là à y voir les bases d’un futur parti pour les municipales de 2020, il y a un pas que les responsables du mouvement hésitent encore à franchir.
Plus d’une centaine de personnes se sont déplacées pour assister à la formation de ce qui apparaît comme une opposition à la politique de la maire (PCF), Meriem Derkaoui. En effet, dans leur tract, Mohamed Lahjibi et Kataline Belair, les fondateurs, n’hésitent pas à évoquer « une nouvelle dynamique locale » tout en assurant qu’« une autre ville est possible ».
Et pour convaincre leur auditoire, le duo a dressé un constat désastreux de l’état de la ville : le taux de pauvreté y frise les 45 % de la population, celui du chômage s’envole à 24 %, soit plus du double du niveau national, et Aubervilliers figure comme la ville de 30 000 habitats la plus pauvre de France, « Il faut faire bouger les choses avec les habitants car, clairement, cette majorité ne répond pas à leurs attentes, souligne Mohamed Lahjibi. Nous partons des faits, nous n’avons aucun compte à régler. »
Quatre élus rejoignent Alternative citoyenne
C’est sans doute moins le cas de Sofienne Karroumi, maire adjoint à l’enseignement, qui a rejoint le mouvement. « Je ne suis pas encarté au PCF, résultat, personne ne m’écoute, s’emporte-t-il. L’entourage du maire m’a même dit que je ne représentais que moi-même. » Trois autres conseillers de la majorité l’accompagnent. Il s’agit de Kilani Kamala, Nourredine Kaddouri et Guillaume Sanon.
« En moins de deux ans, la maire a épuisé deux directeurs généraux des services, deux directeurs des ressources humaines, deux présidents d’office HLM, c’est dire les conditions de travail, renchérit Kilani Kamala. Ces gens-là ne comprennent que le rapport de force. »
Dans le public, le discours accroche. « Les responsables du mouvement sont jeunes et sont proches du terrain, apprécie Chahinez. Je pense que la majorité actuelle est usée et installée depuis trop longtemps. »
Même son de cloche chez Michel. « Ça fait quarante-cinq ans que j’habite ici et les seuls changements que j’ai vus, c’est plus de pauvreté, plus d’insécurité et plus de dégradations », assène-t-il.
Sollicitée, Meriem Derkaoui n’a pas souhaité s’exprimer. Une manière pour l’élue de ne pas accorder d’importance à l’événement. C’est donc Soizig Nedelec, présidente du groupe PCF au conseil, qui lance la contre-attaque. « Ce bilan est aussi le leur, tacle-t-elle. Le projet politique leur a plu il y a deux ans et plus maintenant ? Face à ce comportement, je me pose des questions sur leur place dans la majorité. »